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Podcast : une journée de 4h, vraiment?

par Les makeuses

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Bonjour très chère Makeuse,

La question du temps, de trouver du temps, de gagner du temps est une problématique qui est devenue une véritable obsession pour moi ces derniers mois. Ma priorité est de consacrer un maximum de temps de qualité avec ma fille et de profiter de ce que je vis. Ma réalité, c’est que j’ai un travail qui demande lui aussi du temps, un travail que j’aime beaucoup et surtout que j’envie de faire plein de choses, comme ce podcast par exemple. Je cherche donc toujours des idées, des expériences, des astuces pour trouver le bon rythme, le bon tempo de ma vie.

Lorsque j’ai lu l’article sur Korii intitulé « La journée de 8h est une arnaque », j’avoue que ça m’a titillé. Je te raconte : Lizzie Wade est une journaliste qui a commencé à tracker son temps de travail avec une application (Rescue Time si tu veux savoir). Ce genre d’outil permet de voir comment ton temps a été réparti dans la journée : combien d’heures tu as passées sur les réseaux sociaux, à répondre aux mails, à travailler effectivement, etc. Cette chère Lizzie a eu une semaine de travail particulièrement éprouvante, tu sais cette semaine où tu te sens dépassé.e, de mauvais poil, stressé.e, fatigué.e, … Et en regardant le bilan sur son appli, surprise : elle n’avait en fait travaillé que 35h ! Après en avoir discuté avec des collègues, elle constate qu’eux aussi admettent qu’en réalité, ils ne travaillent pas plus de 5 voire 6 heures par jour.

Actu un peu plus récente : je tombe sur un autre article la semaine dernière : « Travailler 4 jours en étant payé 5, c’est possible »  qui relate le changement de politique chez Welcome to the jungle. Leurs salariés travaillent à présent 4 jours payés 5 et, après quelques réajustements, ils sont parvenus à être plus productifs que lorsqu’ils travaillaient 5 jours par semaine.

Plusieurs grandes entreprises ont mené ce genre d’expériences et je n’ai lu que des retours positifs : par exemple Microsoft Japon a vu sa productivité augmenter de 40% en faisant des semaines de 4 jours pendant l’été.

Petite précision : évidemment, ce « travailler moins pour produire plus », ça marche pour les professions dîtes intellectuelles, tu t’en doutes bien, c’est-à-dire quand ton outil de travail c’est ta matière grise, ta créativité, …

Travailler 4 heures par jour ? Vraiment ?!?

 

Tu travailles vraiment 8 heures par jour toi ?

 

A vrai dire, je n’ai pas attendu de lire ces articles pour avoir constaté la même chose. Dans certaines conditions (dont on va parler tout au long de cet article), il est tout à fait possible de travailler moins en étant au minimum autant productif. Si tu te poses sur ta réalité quelques minutes, tu vas faire très probablement faire la même constatation : ce n’est pas parce que tu es vissé.e à ton bureau ou à ton ordinateur pendant 8 heures que tu seras productif.ve pendant tout ce temps. Les réseaux sociaux, les mails, les appels, les moments où tu décroches, tout ce temps-là, c’est du temps que tu consacres à ton travail mais qui n’est pas de qualité.

Le concept de Deep Working ou travail en profondeur

 

Là, c’est le moment idéal de parler avec toi d’une lecture très intéressante, dont j’espère pouvoir te faire un petit compte rendu ce mois-ci : Deep Working de Cal Newport. Tout au long de cet ouvrage, l’auteur définit ce qu’est le travail en profondeur, en quoi il est essentiel, et comment lui faire une place dans son organisation de travail.

Le travail en profondeur c’est ce moment où l’on effectue une tâche dans un état de concentration absolue. Voici la petite formule délivrée par l’auteur :

Production d’excellente qualité = temps passé X intensité de la concentration.

En vrai, vous connaissez ces petits moments de grâce où, après une, deux ou trois heures de travail assez intensives, vous vous dîtes : « Ah ! Super, j’ai été efficace ». Un bon gros sentiment de satisfaction du travail bien fait.

L’objectif, c’est de les ritualiser, de les intégrer dans ses habitudes de travail pour être beaucoup beaucoup plus efficace et aussi beaucoup beaucoup plus satisfait.e. Cependant, un tel état de concentration ne peut être maintenu plus de 3 ou 4 heures dans une journée. Et c’est de là que vient cette idée des journées de 4h de travail.

Pour mettre en place ces moments de travail en profondeur il faut aussi que cela ait un sens. Et le fait de travailler moins de temps n’est pas vraiment suffisant. Derrière ce concept qui, finalement, n’est pas révolutionnaire (en gros plus tu te concentres, plus tu es productif), il y a surtout l’idée de bien utiliser sa concentration et son attention. Ce ne sont pas des ressources inépuisables. Vous le sentez bien en fin de journée : il vous est plus difficile de vous concentrer, ne serait-ce que sur une conversation. L’ouvrage de Cal Newport guide le lecteur vers un état d’esprit qui vise à définir ses priorités, et focaliser TOUTE son attention sur ses objectifs. C’est de cette façon qu’il est possible d’organiser son temps de travail plus efficacement et ainsi d’oser se rendre, par exemple, indisponible pour autre chose ou encore, de laisser tomber les distractions inutiles et très gourmandes en attention.

 

Et dans la réalité ?

Toutes les tâches ne nécessitent pas le même niveau de concentration

 

Par opposition au travail en profondeur, on trouve le travail superficiel qui ne demande pas une telle concentration. L’idéal, dans une journée, est de consacrer au maximum 50% de son temps à ces tâches : mails, rendez-vous, …
C’est ce genre de petites choses que l’on peut faire distraitement et qui nous prennent facilement 3 heures au lieu d’une. A la fin de cet article tu retrouveras quelques conseils pour t’organiser et tendre vers ces 4 heures de travail par jour, et la gestion de ces tâches superficielles sera bien évidemment développée.

Notre attention n’est pas sollicitée uniquement par le travail dans une journée

La lecture de ces articles et de ce livre m’a vraiment passionnée, mais j’en suis sortie tout de même avec une certaine frustration : c’est bien mignon d’être le plus productif et le plus efficace au travail, mais la vraie vie elle contient du quotidien dedans aussi. Même si le travail, c’est le travail et la maison, c’est la maison (et encore quand on travaille chez soi ce n’est pas si évident), dans notre tête, tout se mélange. Oui, il faut se focaliser sur ses grands objectifs de carrière, de réalisation personnelle, mais il faut aussi trouver un réparateur pour la machine à laver qui fuit.

L’auteur est un homme et il ne parle que très très peu de ses contraintes personnelles. Dans l’ouvrage, on perçoit que son attention est à 95% (voire plus) orientée vers sa carrière, et notamment la rédaction d’articles qui seront reconnus et qui lui permettront d’évoluer professionnellement. Il raconte par exemple qu’il marche pour se rendre à son travail (et choisit de ne pas prendre de transport en commun) et qu’il oriente volontairement ses pensées vers son objectif professionnel ou sur le travail de rédaction en cours. Marcher permet de démêler énormément de choses, c’est assurément un bon conseil. Cependant, dans ma journée, je n’ai pas que mes objectifs professionnels en tête. J’ai aussi énormément de questions concernant l’organisation domestique et j’ai aussi besoin de temps dans ma journée pour démêler ces sacs de nœuds là. Le petit bémol, c’est qu’à la fin de la lecture de cet ouvrage, je ne voyais pas comment utiliser mon attention de façon aussi optimale que l’auteur, tout simplement parce qu’on n’a pas les mêmes contraintes.

Ce que j’aime bien par contre dans la mise en pratique de plages de travail en profondeur, c’est que durant ces moments-là, je laisse ma charge mentale de côté : elle n’existe pas. Ma concentration et mon attention sont intégralement dirigées sur la tâche que je suis en train d’effectuer et c’est très agréable. Une fois la tâche terminée, je peux, avec l’esprit satisfait et plus tranquille, régler les autres questions qui me taraudent, et ce plus sereinement.
Mais, très clairement, dans la réalité, ça ne coule pas autant de source : si on a une vie personnelle on ne pourra pas orienter continuellement son attention sur sa vie professionnelle. Ce serait d’ailleurs bien dommage. Donc, je prends ce qui me plaît : limiter les distractions, me focaliser sur ce qui est important et je fais avec ce que ma vie ma réserve aussi : les questions domestiques par exemple.

La culpabilité

Travailler 4 heures, par jour (même 6), ce n’est pas toujours facile à assumer.

Le premier exemple qui me vient est celle de la culpabilité par rapport aux modèles que l’on a. Ayant vu mon père se lever à 4h du matin et fermer son magasin à 20h le soir, je ne m’attends pas à discuter de ça avec lui.
Autre exemple : mon bureau a une vitrine, donc quand il est fermé, c’est très visible. L’image que je renvoie par rapport à mes voisins commerçants n’est pas terrible quand je ferme à 16h ou que je magasin reste clos le mercredi.
Toutefois, ce qui ne serait vraiment pas terrible, ce serait que la qualité de mon travail baisse et que je fasse couler tranquillement ma boite par simple acquis de conscience. Donc mon choix est fait, le cœur léger.

 

6 bonnes habitudes pour aménager des plages de travail en profondeur

 

C’est une thématique qui mériterait un article pour elle toute seule, et ce sera très prochainement le cas. Alors voici déjà quelques conseils que j’applique ou que j’ai lu dans le livre « Deep Working » et que je compte bien mettre en place.

 

1. Lister les choses à faire

 

En début de semaine, je note toutes les tâches à faire et les répartis par client. Chaque matin, je note quelles tâches je compte effectuer dans la journée et je les priorise en les numérotant. Au fur et à mesure, je coche ce qui a été fait. C’est la méthode du Bullet Journal, simple et efficace. Toutes les tâches non effectuées seront reportées au jour suivant.
Chaque fin de journée, je reprends la liste des tâches hebdomadaires (rédigée en tout début de semaine) et je coche ce qui a été fait. C’est hyper satisfaisant.

Petit conseil bonus : soyez précis dans la liste. Par exemple si je note « Faire le Podcast sur le temps », c’est trop large : c’est une tâche que je ne peux réaliser en une fois. Donc je note par exemple :

• Revoir les notes du livre Deep Working
• Faire le plan du Podcast
• Enregistrer
• Monter
• Faire les visuels
• Publier l’article sur le blog
• Publier sur les réseaux sociaux

 

2. Regrouper les tâches superficielles

 

Dans la to do liste de la semaine, il y aura tout un tas de petites tâches qui ne prennent que 5 minutes mais qui peuvent vite s’éterniser. Regroupe les !

 

3. Estimer le temps nécessaire pour les faire quitte à se tromper

 

Pour chaque tâche, je te conseille d’estimer le temps que tu souhaites y consacrer. Quelquefois on ne sait pas, alors on y va à l’instinct. Tant pis si ça déborde un peu. Le but, c’est de contenir la tâche dans un sablier mental. En définissant une marge de temps précise, tu éviteras de papillonner, d’être tenté.e d’aller jeter un œil sur Instagram etc.
A titre personnel, il n’est pas rare que je mette une alarme. Je me challenge toute seule. Je fais surtout ça pour les tâches les moins marrantes, je trouve ça plus ludique et surtout, comme ça, je m’en débarrasse beaucoup plus vite !

 

4. Mettre en place des rituels

 

Pour s’atteler à une tâche qui va demander beaucoup de concentration et donc beaucoup d’efforts et ce régulièrement, il faut une certaine dose de volonté. Pour minimiser la quantité de volonté nécessaire à ce plongeon dans la concentration, Cal Newport conseille de mettre en place des rituels :
• Choisir un endroit dédié
• Choisir le même moment de la journée
• …
Personnellement, j’essaye toujours de commencer la journée de travail de la même façon. Et ça commence par me faire une tasse de thé, regarder mes mails, répondre aux courriels les plus urgents, mettre de côté les autres, faire ma liste et me lancer dans la première tâche demandant de la concentration de la journée.

 

5. Quand ce n’est pas le bon moment, ce n’est pas le bon moment

 

Ce n’est pas toujours possible de se lancer dans un travail de concentration intense au moment où on le souhaite. Un mal de tête persistent, des appels importants, un syndrome prémenstruel douloureux, une bonne grosse fatigue, on passe tou.te.s par là. Tu as alors 2 options : soit faire des choses qui n’exigent pas beaucoup d’attention, soit laisser tomber, tout simplement. Si tu le peux, si tu es à ton compte, rentre chez toi te faire un chocolat chaud que diable ! Reporte les rendez-vous. En te reposant – sans culpabiliser ! – tu t’offres l’opportunité d’être rapidement de retour en force. Saisis-la !

 

6. Quand ce n’est pas le bon endroit, ce n’est pas le bon endroit.

 

Je le sais, je viens tout juste de parler de mettre en place des rituels et donc de trouver un lieu dédié. Un lieu dédié au travail en profondeur, oui ! Mais pour le reste, si tu as envie de faire ta compta sur ton canapé, vas-y ! Je prends quelquefois plaisir à ne pas me rendre au bureau et à travailler dans un espace dédié chez moi ou sur mon canapé avec mon chat sur les genoux. Très sincèrement, c’est ce qui me permet, au final, le lendemain, d’enchaîner des phases de concentration très longues et de mettre un uppercut à ma to do list.

 

 

J’aurais pu continuer encore longtemps, mais, promis, je reviens bientôt avec plein de bons conseils testés et approuvés 😊
Le plus important dans ces réflexions c’est surtout cette idée de concentration : éviter sa dispersion et aménager des plages de travail efficaces et satisfaisantes.

« Faîtes un travail que vous aimez et vous n’aurez pas l’impression de travailler », c’est des conneries. Oui, c’est beaucoup plus cool de faire un travail que l’on aime mais un travail reste un travail. Je fais le travail que j’aime mais je dois aussi batailler avec l’URSSAF, faire ma TVA, passer le balai dans mon bureau, et autres joyeusetés.

Donc, pour moi, la question de travailler 4 heures par jour au final, je trouve que c’est mignon comme idée mais c’est du marketing. Les entreprises qui ont testé ça avec leurs salariés ont eu une bonne intuition : les salariés ont une fiche de poste limitée. S’ils se concentrent sur les missions qui leur sont dédiées, ils peuvent réaliser de grandes prouesses dans leur périmètre défini.
Pour les entrepreneur.e.s, c’est une autre histoire. Pas de fiche de poste, pas de périmètre défini. Donc 3 ou 4 heures de travail en profondeur par jour, c’est déjà un bel objectif et, inévitablement, il sera suivi par quelques heures de travail superficiel, certes, mais important, en tout cas incontournable.

De mon côté, j’essaye de faire le plus d’heures de travail en profondeur en début de semaine, ainsi, j’ai quelquefois le plaisir, le vendredi, de me dire : « L’essentiel est fait », de lancer une série et de faire toutes les petites tâches pas trop intéressantes tranquillement. Parce qu’optimiser, c’est bien, mais c’est beaucoup de pression quand même. C’est bien aussi de faire les choses lentement quelquefois, avec un total manque d’efficacité et une plaquette de chocolat.

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